Le 4 décembre 2024
Suite au communiqué de l’AFP et à la diffusion dans la presse des conclusions du TPCN (Tribunal Pénal Canonique National) concernant l’affaire Tartu, le Collectif du Doute, en tant que lanceur d’alerte, malgré tous ses articles, tient à apporter quelques précisions face à des inexactitudes qui modifient considérablement la compréhension que le public peut avoir de cette histoire.
Pour vous permettre d’assurer avec professionnalisme un compte-rendu complet sur la conférence de Presse tenue par Monseigneur Jordy, Christian Guéritault, coordinateur du Collectif des voix libérées, la Présidente de l’INIRR et la Présidente de France Victime 37, il nous semble bon d’apporter des précisions en rappelant quelques faits. Sans être exhaustifs, voici notre réponse à quelques déclarations (liens en rouge) qui ne peuvent honnêtement rester en l’état sans être reprises.
L’abbé Tartu a toujours clamé son innocence et le fait encore aujourd’hui. Il n’a jamais reconnu les faits dont on l’accuse. Dans le cas contraire, l’accusé n’aurait jamais pu motiver sa demande d’être déclaré non coupable.
Avant d’être envoyé dans un diocèse voisin, le Père Tartu a été plusieurs mois SDF à Tours. La soi-disant « mesure conservatoire stricte » prise par Mgr Jordy était une suspens a divinis, qui était un abus de droit caractérisé, ce qui lui a été reconnu, car cette mesure n’existe plus sous cette forme dans le droit de l’Eglise. Néanmoins, l’Abbé Tartu, malgré cette injustice, s’est soumis par obéissance à cette injonction pendant plus d’un an ne célébrant plus la messe, même pas en privé.
« J’ai alors demandé que le procès soit porté par le TPCN, » ; Mgr Vincent Jordy, a choisi de saisir le TPCN en raison des tensions locales.
Ce n'est pas en raison des tensions locales que le TPCN a été saisi. Rome a désigné le TPCN comme tribunal compétent pour les affaires pénales en France. Ainsi Mgr Jordy n’a rien saisi du tout. Il a plutôt été, d’une certaine manière, dessaisi.
La qualité de Vice-président de la CEF (Conférence des Evêques de France) laisse à penser que ce « dépaysement » a été rendu inefficient Nous avons déjà largement mis en évidence sur notre site internet les risques de collusions qui ont pu grandement influencer l’issue de cette affaire. Il aurait fallu nous lire.
Le Père Tartu n’a pas bénéficié d’un procès judiciaire mais a été jugé selon une procédure administrative qui a abouti à un décret. Il faudrait tout de même le rappeler. Contre ce décret, l’abbé Tartu a fait appel. Dire que l’abbé Tartu n’a pas fait appel est donc un mensonge. Son appel a été rejeté, mais sans la moindre motivation. Il n’a pas fait d’ultérieurs appels à Rome qui étaient toujours possibles de l’avis de ses conseillers qui ont tenté de le préserver à cause de son grand âge.
La procédure administrative écrite est plus expéditive et n’offre malheureusement pas les mêmes garanties à l’exercice des droits de la défense. Un exemple parmi d’autres est que l’accusé ne dispose même pas de son dossier.
Rappelons que l’archevêque a un devoir d'exécution de la sentence mais n’a pas en soi un devoir si absolu de la publicité de la décision, publicité qui devrait être soumise à un juste discernement. On voit le peu de cas qui est fait du scandale que la publicité de ces causes provoque chez les Chrétiens et les non-Chrétiens qui ont tendance à généraliser les faits incriminés à toute l’Eglise. Le bien fait peu de bruit ; le bruit fait peu de bien ! Il est malheureux que des questions complexes et techniques soient caricaturées et exposées sans retenue à la presse alors que l’Abbé Tartu, dans sa Défense, est muselé par le secret que lui impose la procédure ecclésiastique. Mgr Jordy a donc toute latitude pour s’exprimer.
A notre connaissance, il n’y a eu aucune expertise psychologique, ni des plaignants, ni de l’accusé au cours de l’enquête diligentée par le Procureur de la République. Il en a été de même lors de l’instruction du dossier par le TPCN. Nous avons appris que le TPCN avait sollicité l’avis d’un expert psychologue mais aucune investigation psychologique n’a été menée sur les accusateurs.
Il est impossible d’affirmer que l’Abbé Tartu aurait été condamné par un tribunal correctionnel si la prescription n’avait pas joué. Bien des procès pénaux aboutissent à une relaxe ou un acquittement lorsque les droits de chacun sont respectés, que les investigations judiciaires sont pleinement menées, et que l’on ne se limite pas au discours de l’accusation. Ce qui est constamment le cas dans la presse. De tels propos offensent la Justice de notre pays.
Le rôle de l’INIRR a plutôt tendance à faire pression sur la décision des juges en reconnaissant précipitamment les personnes comme victimes avant même les décisions judiciaires. Nombre de juristes considèrent ce procédé vraiment scandaleux et offensant par rapport à la justice de l’Eglise elle-même. Indemniser avant les conclusions des enquêtes et les décisions de justice force nécessairement à l’arbitraire.
Le Collectif du Doute, que personne n’a le courage de nommer, a déjà démenti son rôle de soutien au père Tartu. En tant que lanceur d’alerte, il a pris position contre un usage dévoyé du droit au détriment de la Justice. Il est trop facile de l’ignorer ou le décrédibiliser pour masquer tous les manquements aux principes fondamentaux régulièrement bafoués dans cette affaire.
Toutes ces informations ont amplement été développées, justifiées sur son site. Désolés si elles contredisent le narratif médiatique officiel d’un procès visiblement politique (lutte contre la prescription, communication ecclésiale de respectabilité, règlements de compte…).
Mais, il faut bien constater désormais que plus on ment, plus les mensonges sont gros. Face à cet effet Pinocchio constaté ces derniers jours, vous comprendrez sans doute cet urgent besoin de rectifications apportées à partir des écrits communiqués au père Tartu. Pour le reste, il appartient à l’Eglise de lever le secret.
Comptant sur votre professionnalisme, nous attendons votre visite sérieuse sur notre site internet et espérons une prise de conscience juste dans le traitement de cette affaire.
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